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Développer des applications avec ArcGIS : la session plénière du 2023 Developer Summit d'Esri

Le 2023 Developer Summit, plus grosse conférence mondiale des développeurs géospatiaux, a débuté ce mardi 7 mars, avec une session plénière de près de trois heures.
Cela a été occasion de revenir sur les nouveautés qui ont marqué l'année 2022/2023 côté développement dans le système ArcGIS, et de discuter de ce qui devrait arriver dans les versions à venir, avec un slogan en tête : "For developers, by developers".
Cette année, la plénière est divisée en deux journée. La première dont nous allons parler dans cet article se concentrait sur le développement d'applications, avec à l'honneur les produits ArcGIS Platform, l'API JavaScript, les SDKs natifs, les SDKs pour moteur de jeux et les librairies de cartographie Open Source. La seconde journée a abordé l'extension et l'automatisation du système ArcGIS ainsi que l'analyse spatiale.
Vous pouvez d'ores et déjà retrouver l'intégralité de la rediffusion de cet événement sur le site du Developer Summit, mais je vous propose ici un résumé de ce à quoi nous avons pu assister. 

Un nouveau service de localisation pour ArcGIS Platform

Après une courte introduction, la session a débuté avec ArcGIS Platform, l'offre PaaS d'Esri qui vous met à disposition des services géospatiaux à consommer dans vos applications.
Après une première démonstration présentant les nouveaux styles de fonds de carte et les améliorations de localisation bientôt proposés par le service de Basemaps, un tout nouveau service géospatial a été introduit : l'ArcGIS Places Service. Ce nouveau service contient plus de 50 millions de points d'intérêt dans le monde entier avec de nombreux attributs, comme par exemple les horaires d'ouverture ou les notes. Ces points d'intérêts sont classés en de nombreuses catégories, pour vous permettre différents workflows et analyses comme de la sélection de site, du développement économique ou de l'analyse de marché. Vous pourrez donc avec ce nouveau service trouver ces POI avec un service de recherche intégré et en retourner des informations détaillées. Ce nouveau service sera disponible en Beta à partir d'avril 2023.
La section sur ArcGIS Platform s'est conclue sur une mise en avant de l'ArcGIS GeoEnrichment Service, service permettant de géoenrichir vos données avec des informations démographiques et autres données de localisation, pour vous permettre d'améliorer le contexte géographique de vos données menant à une meilleure compréhension, analyse et prise de décision. Cela a été illustré avec une démonstration sur l'application de sélection de site immobiliers dont nous avions parlé dans cet article.

L'année riche de l'API JavaScript 

L'API JavaScript (ou nouvellement ArcGIS Maps SDK for JavaScript) est l'API phare d'ArcGIS pour le développement web de solutions géospatiales. Durant la plénière, de nombreuses démonstrations sont venues illustrer les capacités et améliorations clés introduites par les dernières versions de l'API sorties au cours de l'année.

L'agrégation des données

L'agrégation des données vous permet de donner du sens à des jeux de données très denses. Cette démonstration a discuté de la capacité à représenter des agrégation de données en utilisant des diagrammes circulaires, à gérer les priorités d'affichage disponibles depuis la 4.26 et à tirer parti des capacités de regroupement (binning) introduites l'an dernier.

L'analyse raster côté client

Grosse nouveauté de la version 4.26 de l'API sortie en février dernier, les fonctions d'analyse raster côté client disponibles en Beta mettent à disposition plus de 50 fonctions qui permettent l'analyse et le rendu de vos jeux de données raster directement dans un navigateur web. La démonstration nous a proposé une analyse NDVI sur un jeu de données raster, puis un rendu du résultat de l'analyse avec une fonction Colormap. Vous pouvez vous-même en tester le code ici.
Nous avons pu également voir cette capacité illustrée dans un processus plus avancé pour  une évaluation de l'habitabilité dans les montagnes de Santa Monica. En combinant plusieurs couches en une seule couche d'imagerie tuilée multibandes représentant différents critères (distance à la route, land cover, aires protégées, la topologie du terrain), et y appliquant diverses fonctions raster côté client, l'application permet aux utilisateurs de modifier les valeurs de différents critères et de voir la carte d'habitabilité se mettre à jour dynamiquement.

Les Media Layers

Nous avons ensuite assisté à une démonstration autour des MediaLayers, nouveau type de couche introduit en 4.24 permettant d'ajouter des images et des vidéos à une carte, à une localisation géographique spécifique. Ce type de couche a été associé aux effets de calques pour réaliser une très jolie superposition de plans anciens à de l'imagerie aérienne.

L'édition web

Le tour d'horizon de l'API JavaScript a continué avec une démonstration sur l'édition web, avec en premier lieux l'utilisation du widget d'édition auquel a été appliqué une vérification de typologie pour valider l'intégrité des données lors de l'édition.

Nous avons ensuite pu voir une application implémentant des composants d'édition individuels plutôt que le widget d'édition au complet, afin de réaliser un workflow plus spécialisé.

Les données SIG 3D dans le web

La section sur l'API JavaScript s'est terminée par une démonstration sur les capacités 3D de l'API. Certainement la plus belle démonstration de la matinée, l'application présentée montre non seulement les capacités de représentation 3D de l'API avec une symbologie réaliste,l'intégration de données BIM, un ombrage du terrain de très haute qualité depuis les améliorations successives des versions 4.25 et 4.26, mais aussi les capacités d'édition et de mesures, d'analyse et de temps réel en les mettant en scène dans un scénario d'aménagement d'une station de ski, la "montagne virtuelle".

Le support des librairies Open-Source renforcée avec l'ajout de Cesium 

Esri met un point d'honneur à supporter les développeurs utilisant de l'Open Source dans leur développement. Cela s'illustre par exemple avec leur bibliothèque Open Source nommée ArcGIS REST JS permettant de faciliter l'accès aux services REST d'ArcGIS, souvent combinée avec d'autres bibliothèques Open Source. C'était l'occasion de reparler des nouvelles capacités supportées ou à venir dans cette API, comme le support des services asynchrones pour l'analyse spatiale et le routing ainsi que le support pour le nouveau Place Services dont nous avons discuté plus tôt.
En plus de cela, ArcGIS supporte Leaflet, MapLibre, OpenLayers. La plénière a été l'occasion d'annoncer l'ajout à cette collection du support de Cesium.

Deux nouveaux SDKs, de l'Offline et du Real-time dans les SDKs for Native Apps

Les SDKs for Native Apps d'ArcGIS mettent à disposition 5 SDKs (.NET, Java, Qt, Swift et Kotlin) vous permettant de développer des applications multiplateformes et multi-appareils.
Nous avons eu le droit à une démonstration de géolocalisation et reverse-geocode sur le SDK Swift, nouvellement arrivé dans la collection avec le SDK Kotlin, qui permettent respectivement le développement pour iOS et Android. La démonstration montrait également l'intégration d'un Toolkit Open Source disponible avec le SDK permettant d'intégrer des composants d'ArcGIS, comme une galerie de fonds de cartes, des popups et un outil de recherche.
Les SDKs natifs permettent également désormais de mettre en place des flux de travail hors connexion, et c'était l'objet de la deuxième démo de cette section, qui propose d'observer cette capacité combinée à la solution ArcGIS Utility Network (destinée à la gestion de réseau). La donnée est chargée sur la machine et l'application permet à un opérateur sur le terrain, sans aucune connexion au réseau, de faire de l'analyse sur un réseau électrique et d'estimer le nombre d'usagers impactés en cas de coupure sur une section du réseau.
Enfin, les capacités de temps réel dans les applications natives ont été présentées au travers de l'API Dynamic Entities, qui sera disponible à partir d'avril 2023 lors de la sortie des nouvelles versions des SDKs natifs, et qui vous permettra de vous connecter à des flux de données en temps réel. La démonstration nous a proposé de découvrir cela à travers des données de circulation aérienne, où l'API Dynamic Entities a permis de filtrer les vols en direction de Los Angeles, de mettre à jour dynamiquement les popups et les symboles en fonction du flux temps réel et de suivre toutes les informations reçues depuis la connexion aux données.

Du BIM dans Unity et Unreal Engine

La matinée s'est achevée avec les SDKs d'ArcGIS pour moteurs de jeux, qui vous permettent, sous forme de plug-ins, d'embarquer les services d'ArcGIS dans Unity ou Unreal Engine, et donc de profiter des rendus, effets physiques, animations et possibilités d'intégration dans des expériences XR permis par ces moteurs de jeu. Disponibles en tant que Beta depuis 2020, leur première version de production est sortie en 2022.
Parmi les nouveautés de ces versions de production, l'ajout du support pour les couches de tuiles vectorielles, permettant notamment l'ajout de fonds de cartes vectoriels dont nous avions parlé dans cet article.
Dans la prochaine version, nous pourrons intégrer les données issues du BIM grâce au support des couches de scène de bâtiment. La démonstration a exploré cette nouvelle capacité en la couplant aux capacités de rendu du moteur de jeu pour une expérience des plus réalistes.

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